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Mamadou Sakho : "Je cherche constamment à m'améliorer, pas a être parfait"

3
minutes de lecture

Mamadou Sakho est joueur de football professionnel. Il est joueur de l’équipe de France, formé au Paris Saint-Germain, passé par Liverpool. Il joue aujourd’hui à Montpellier.

Quand as-tu pris conscience de l’importance de la santé mentale ? Est-ce qu’il y a eu un élément déclencheur ? Si oui, lequel ?

Oui, il y a eu un événement qui m’a fait prendre conscience que tout partais du mental est le décès de mon père à l’âge de 13 ans. J’ai pris conscience qu’il fallait avoir des responsabilités, et les assumer.

J’ai lu dans une interview que tu te décrivais comme ‘le nomade de Paris’ car tu avais connu dans ton enfance beaucoup d'épreuves. Ton parcours est un véritable exemple de résilience. Est-ce que tu penses que sans cette force mentale qui semble te définir, tu aurais réussi à aller assez loin ? Comment as-tu développé cette force mentale ?

Je n’aime pas utiliser le mot “exemple” car nul n’est parfait. Mais si mon parcours peut servir d’inspiration, s’il peut susciter des vocations, c’est génial.

Plus j’ai avancé dans mon métier, plus j’ai réussi à trouver mon équilibre. J’ai été au centre de formation, j’ai eu mon appartement assez tôt, j’ai été émancipé. J’ai pu vivre seul et m’entraîner avec les pros très rapidement. Tout cela a été une véritable découverte pour moi.

Il m’a fallu quelques années pour mettre chaque chose à sa place : entre la réussite, la découverte de Paris, le fait de commencer à gagner de l’argent. Il fallait que je trouve du temps pour la récupération, passer du temps en famille. Je dirais que c’est la famille qui m’a permis de trouver cet équilibre, à m’apaiser. Je pense que quand on est jeune comme je l’étais, c’est pas évident de se retrouver dans le grand bain. A 16 ans j’avais déjà une vie d’adulte.

Effectivement et particulièrement toi, qui est devenu capitaine du PSG à 17 ans. C’est assez historique. J’imagine qu’à 17 ans, tu as reçu une pression assez monumentale sur tes épaules. Comment fais-tu pour gérer une telle pression aussi jeune ?

Ce n’était pas une pression. Auparavant, j’avais vécu d’autres choses plus importantes et plus difficiles. La vie était très compliquée. J’ai pris tout du côté positif. J’étais le guerrier prêt à assumer tout ce qu’on pouvait me confier à ce moment-là.

Quand j’avais 12-13 ans, j’étais déjà sûr que j’allais être pro. Car j’étais sûr de moi, sûr du travail que j’allais fournir pour y arriver. J’avais aucune crainte de ne pas y arriver.

Est-ce qu’il y a des personnes, ou des événements qui t’ont instillé le doute ?

Je n’ai jamais eu de doute.

Et les fois où l’on a tenté de me le mettre, ça me donnait une rage de réussir. Je montrais que je méritais.

Tu avais cette confiance en toi, qui a fait que quand il t’a piqué dans ton orgueil, tu as répondu présent.

J’ai toujours eu cette philosophie-là.

Les personnes qui te connaissent bien t’appellent le soldat. Parce que tu continues à avancer quoiqu’il arrive. Est-ce qu’il y a des moments tellement difficiles que tu as envie d’arrêter ?

Ça m'est arrivé une fois : après l’histoire du dopage.

On m’avait accusé à tord d’avoir été dopé juste avant l’Euro 2016. J’ai donc pas pu être sélectionné. On a prouvé par la suite que je n’avais pas été dopé, que l’information était fausse. Après ce malheureux événement, je suis parti en vacances.

Pendant 4 ans je me suis battu pour clamer mon innocence.

Le jour où elle a été officialisée, que j’ai reçu des excuses, j’ai eu une pression qui est retombée. J’ai eu un contre-coup. Ma carrière a pris un virage à ce moment-là. J’aurais pu m’exiler, tout arrêter.

Dans ce combat de 4 ans, où la présomption d’innocence n’était pas forcément respectée, du moins par les médias, as-tu été aidé pour tenir le coup ?

Mes proches : ma femme, mon agent qui est comme un frère, ma mère, mes frères et sœurs, ce premier cercle.

Sur le rapport entre la santé mentale et le sport. On a l’impression depuis plusieurs années que les choses ont pas mal bougé. On a Paul Pogba qui a parlé de sa dépression. Naomi Osaka qui s’est retirée de Roland Garros pour prendre soin de sa santé mentale. Simone Biles, aux jeux Olympiques. Micheal Phelps, l’homme le plus médaillé de l’histoire des jeux, qui a pris la parole sur le poids de l’or et même sur les suicides des olympiens. De l’extérieur, on a l’impression d’assister à un vrai mouvement. Est-ce que toi de l’intérieur tu as cette même impression ?

Bien sûr qu’il y a une évolution.

Il y a des psychologues qui sont mis à disposition. Le staff est beaucoup plus à l’écoute des jeunes joueurs. On fait beaucoup plus attention à leur bien-être psychologique.

Il y a des psychologues qui disent que la performance est égale au potentiel moins les interférences. Et donc il y a lien assez fort entre santé mentale et performance. Est-ce que c’est accepté dans un vestiaire de dire “je ne vais pas bien” ?

On est un groupe de 27. Mentalement, il faut être costaud car tout le monde veut jouer. Tout le monde se bât pour gagner sa vie. Il n’y a que 11 titulaires, quelques remplaçants. Donc bien évidemment que mentalement c’est dur. Et par moment, ce n’est pas très bien vu de montrer ses faiblesses. Et on vit dans un monde comme ça. Le monde est fait pour les forts. 

Mais même dans une carrière de champion, il y a des hauts et des bas. Ce n’est pas évident.

Quand un joueur a besoin de voir un psychologue, peut-il le voir en toute confidentialité ?

Bien sûr. Je trouve que ça évolue bien. Le club dans lequel je suis essaye vraiment de suivre les joueurs dans leur intégration psychologique.

Si tu reviens en arrière sur ton parcours, est-ce qu’il y a un moment ou tu dis que ça aurait été bien d’être accompagné ?

Je pense qu’on est tous faits différemment. Je pense que beaucoup de gens en ont besoin, même s'ils ne veulent pas l’accepter. Il y a des parcours qui nécessitent le suivi d’un psychologue. Ça fait du bien d’exprimer, de faire sortir toute cette rage, ou cette douleur qu’on peut avoir en soi. Et on ne veut pas parler à ses proches, par honte ou par crainte. Donc je pense que les psychologues peuvent être très importants dans le monde du sport. Personnellement, je pense que je le rendrais obligatoire, même pour ceux qui vont bien. Cela aiderait à faire face à une telle pression.

Que penses-tu de l’expression “mental de champion” ?

Pour moi, oui, on peut avoir un mental de champion. Mais chaque être humain est champion à son niveau, à hauteur de ses capacités.

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