Dans de nombreuses organisations, les équipes RH sont en première ligne pour gérer les situations de mal-être au travail. Elles écoutent, accompagnent, trouvent des solutions… mais cette charge émotionnelle, souvent invisible, peut vite devenir lourde à porter.
Pour renforcer la prévention et alléger cette responsabilité, il est essentiel d’impliquer d’autres acteurs dans l’entreprise. Construire un réseau d’ambassadeurs de la santé mentale permet justement de partager cette vigilance : des collaborateurs formés, présents au plus près des équipes, capables de repérer les signaux faibles, d’orienter vers le bon soutien et d’ouvrir le dialogue là où il est parfois difficile de parler.
Un ambassadeur de la santé mentale n’est pas un thérapeute ni un “sauveur”. C’est avant tout un collègue de confiance, formé pour jouer un rôle de vigilance et d’orientation au sein de l’entreprise. Son action se décline en trois missions clés :
Le mal-être psychologique ne s’exprime pas toujours de manière visible. Fatigue persistante, isolement, baisse de performance ou irritabilité peuvent être des signaux faibles qui méritent attention. Repérer ces évolutions de comportements demande une posture d’écoute et d’observation.
Certaines entreprises, comme Doctolib, l’ont bien compris : elles ont formé plus de 700 managers aux risques psychosociaux pour leur permettre de détecter ces premiers indicateurs et d’agir avant que la situation ne s’aggrave.
L’ambassadeur n’a pas vocation à résoudre une situation complexe par lui-même. Son rôle est d’orienter. Cela peut être vers les RH, la médecine du travail, un programme d’accompagnement psychologique ou encore des ressources externes comme des associations ou des praticiens spécialisés.
C’est cette capacité d’orientation qui fait la différence : ne pas porter seul la charge, mais ouvrir le chemin vers l’aide la plus pertinente.
Enfin, l'ambassadeur contribue à changer la culture d’entreprise en créant des espaces de parole. En posant les bonnes questions, en légitimant les émotions et en osant aborder la santé mentale sans jugement, il aide à lever le tabou. Par son action, il rend la discussion sur le bien-être psychologique plus naturelle, et donc plus accessible à tous.
Un réseau d’ambassadeurs de la santé mentale ne se décrète pas : il se construit avec soin. Pour être efficace, il doit reposer sur quatre piliers.
Le rôle d'ambassadeur ne s’adresse pas à tout le monde. Ce n’est ni une question de performance, ni de hiérarchie, mais avant tout de posture. Les meilleurs profils sont ceux qui savent écouter sans juger, observer avec attention et accueillir les émotions de leurs collègues avec bienveillance.
Attention toutefois à éviter le syndrome du “sauveur” : un bon ambassadeur n’est pas celui qui veut tout porter ou résoudre tous les problèmes. C’est celui qui sait reconnaître ses limites et dire : “je ne sais pas, mais je peux t’aider à trouver la bonne personne”
Être ambassadeur, cela s'apprend. Une formation initiale est essentielle, puis doit être enrichie dans le temps avec des rappels et des nouveautés.
Former, ce n’est pas transformer les ambassadeurs en psychologues, mais leur donner les clés pour repérer, orienter et accompagner dans la limite de leur rôle
On l’oublie souvent, mais les ambassadeurs peuvent eux-mêmes être exposés à une surcharge émotionnelle. Écouter les difficultés des autres peut peser, surtout si le rôle est mal défini. C’est pourquoi il est crucial de leur offrir des espaces de parole entre pairs, des temps de décompression, et un soutien continu de la part de l’entreprise.
En d’autres termes, prendre soin de ceux qui prennent soin est une condition indispensable pour que le réseau reste pérenne.
Enfin, ce rôle doit être reconnu. Pas seulement par un mot de remerciement, mais de façon concrète :
Valoriser ce rôle, c’est envoyer un message fort : dans cette entreprise, s'engager pour la santé mentale est non seulement encouragé, mais célébré.
Chez Engie France B2C, la prévention des risques psychosociaux s’est imposée comme une priorité à la suite de la crise Covid, qui a accentué l’isolement et la fatigue dans certaines équipes, notamment en centres de relation client. Pour y répondre, l’entreprise a mis en place un réseau de 20 capteurs terrain, sélectionnés parmi des collaborateurs volontaires pour leur sens de l'écoute et leur motivation.
Leur rôle : être une oreille attentive, identifier les signaux faibles et orienter vers les bons relais internes ou externes. Ils ne sont pas là pour “sauver” leurs collègues, mais pour créer un pont entre le vécu quotidien et les dispositifs de prévention existants.
Ces capteurs terrain ont bénéficié d’une journée de formation pour prendre en main leur mission et sont soutenus par une gouvernance claire : cellule de veille RPS, comités de suivi réguliers et appui fort de la direction. Engie a également instauré des rituels comme le quart d’heure de prévention RPS, intégré aux réunions d’équipe, pour sensibiliser tous les collaborateurs et rappeler les ressources disponibles.
Résultats : une dynamique collective ou managers, RH, ambassadeurs et direction avancent ensemble. Comme le résume Aline Faessel, responsable Santé, Sécurité et QVCT :
Il faut mettre ses moyens et son énergie sur les préventif, éduquer sur les signaux faibles. Traiter une urgence est toujours plus coûteux, humainement et économiquement.
Au Crédit Mutuel Arkéa, une communauté interne de référents, surnommés les “bienveilleurs”, incarne pleinement l’engagement collectif envers la prévention de la santé mentale. Déployée par l’équipe Prévention et Inclusion, cette initiative repose sur une formation semestrielle, soigneusement pensée pour aider ces relais à repérer concrètement les situations de mal-être.
Les formations, dispensées deux fois par an en interne, mêlent :
Cette approche structurée permet aux “bienveilleurs” de devenir des repères fiables au sein des équipes : des collaborateurs sensibilisés, prêts à détecter le malaise, à orienter vers les bonnes ressources, et à rétablir un fil de dialogue.
Vous pouvez en savoir plus sur cette initiative inclusive dans cet article du Crédit Mutuel Arkéa.
Qu’il s’agisse des capteurs terrain d’Engie ou des bienveilleurs du Crédit Mutuel Arkéa, ces initiatives montrent qu’un réseau d'ambassadeurs de la santé mentale peut devenir un levier puissant de prévention.
En donnant aux collaborateurs la capacité de repérer, d’orienter et d’ouvrir le dialogue, les entreprises créent une vigilance collective qui allège la charge émotionnelle des RH et renforce la culture du soin partagé.
Au fond, investir dans un tel réseau, c’est envoyer un message clair : la santé mentale n’est pas un sujet périphérique, c’est une responsabilité commune et un engagement durable.
Dans ce guide en partenariat avec le cabinet de conseil Korn Ferry, vous apprendrez :
Avec moka.care, donnez accès à vos équipes à :
* Résultat de l’étude “People at Work 2022” de l’ADP, en Septembre 2022
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