Qu’il se manifeste par une boule au ventre, une insomnie ou une crispation en réunion, nous passons tous par un peu de stress. Mais à force de le percevoir comme un ennemi, nous en oublions qu’il peut être un facteur de performance au travail. 

Pour mieux comprendre comment faire du stress un allié, moka.care a rassemblé Camille Lacourt, quintuple champion du monde de natation ; Arnaud Serrats, ancien négociateur des unités spécialisées ; Céline Lazorthes, co-fondatrice et co-CEO de Résilience ; Jérémy Clédat, fondateur et CEO de Welcome to the jungle et Marie Robert, auteure et philosophe. 

​​À travers leurs témoignages, nous vous proposons de devenir “Better at Stress” !

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Le stress, au-delà des idées reçues

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Pour rappel, le stress est une réaction physiologique de l’organisme face à une situation perçue comme menaçante. Au travail, il peut autant être déclenché par des délais serrés, une charge de travail élevée ou encore par une prise de parole en public. Notre corps réagit alors en libérant des hormones telles que le cortisol et l'adrénaline qui nous mettent en état d'alerte et de mobilisation.

Comme l’a rappelé Arnaud Serrats, non seulement nous sommes inégaux face au stress, mais une même personne peut être résiliente face à une crise dans le cadre professionnel et vulnérable face à une situation du quotidien. L’ex-négociateur du GIGN en est le premier exemple : “Les situations les plus stressantes de ma vie, je les ai vécues dans le privé.” De son côté, Céline Lazorthes raconte que le stress est apparu avec la notoriété : “Moi, j’étais assez geek. Devoir gérer une image publique m’a terrifiée !” 

Si le stress est éminemment personnel, la philosophe Marie Robert rappelle combien l’accélération propre à notre société moderne l’alimente. On mange plus vite, on travaille plus vite, on communique plus vite… Au risque de finir stressés et épuisés. 

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Le stress : positif ou négatif ? 

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Les effets néfastes du stress sur notre santé et notre performance sont avérés : troubles du sommeil, baisse de la concentration et de la motivation, fatigue, maux de ventre, difficultés relationnelles… Excessif et/ou corrélé à un manque de sens, le  stress peut enfin être à l’origine de burn-outs. 

Ceci étant dit, un stress positif peut se révéler un véritable allié de la performance au travail, permettant de mieux se préparer et de se surpasser. Il peut également être vecteur de créativité et de prise de décision. Un point sur lequel insiste Jérémy Clédat : “Chez Welcome to the Jungle, les créas nous disent souvent que leur créativité s’épuise quand ils n’ont pas de deadlines serrées”. 

Alors, qu’est-ce qui distingue le stress néfaste et le stress moteur ? En 1998, le NCHS mène une enquête sur un échantillon de 29 000 Américains. L’étude conclut qu’à niveau de stress équivalent, les personnes qui répondent que “le stress est négatif pour elles” ont 43% de chances de mourir prématurément de plus que les autres. Plus que le stress en lui-même, c’est donc la perception du stress qui génère des risques. 

Camille Lacourt préfère d’ailleurs au mot “stress” le mot “excitation”, plus joyeux et dynamique. “Le stress nous indique que quelque chose vibre en nous, qu’on est au bon endroit au bon moment !” 

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Faire du stress un levier de performance

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Pour faire du stress un allié, il n’y a ni approche toute faite, ni méthode miracle. Ceci dit, on tenait à partager avec vous quelques pistes à mettre en place, en équipe ou sur le plan individuel. 

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1) Maintenir une bonne hygiène de vie 

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On ne le dira jamais assez : s’accorder des moments de détente et de déconnexion, maintenir une activité physique régulière, un sommeil de qualité et une alimentation saine contribuent à une meilleure gestion du stress. 

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2) Ne pas négliger le travail 

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La première façon de gérer le stress, c’est… de bien se préparer. Comme le rappelle Camille Lacourt : “Si on arrive comme des touristes, il y a peu de chances qu’on arrive à gérer son stress le jour J ! ” 

Une posture d’humilité requise dans le sport comme dans l’entrepreneuriat. Après les succès de Leetchi et Mangopay, Céline Lazorthes évite de fanfaronner : elle a bien conscience qu’elle repart de 0. Pour se préparer à la “course de fond” que représente son nouveau projet, l’entrepreneure s’associe, se fait coacher et accompagner. 

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3) Se fixer de bons objectifs

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Se fixer des objectifs SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, pertinents et limités dans le temps) permet de faire du stress un allié et non un frein : la direction est claire et les objectifs concrets, faciles à suivre et à évaluer.

L’expérience de Camille Lacourt permet d’illustrer et de compléter cette approche. Selon lui, les objectifs doivent être : 

• Concrets, pour être en mesure de savourer les réussites. Il le répète : “Mon seul objectif le jour de la compétition, c’était de me donner à 100% dans le bassin.”
  
  
• Atteignables, pour rester motivé. Comme nous a dit l’ex-champion du monde, commencer par regarder le sommet de l’Everest est vertigineux. Il vaut mieux commencer par acheter des chaussures.
  
  

• Réévalués constamment, pour garder une attitude positive en toute circonstance. Camille a partagé cette anecdote : “Un de mes amis, excellent nageur, ne décrochait jamais de podium en individuel. J’ai compris plus tard qu’il restait focalisé sur les consignes de l’entraîneur, contrairement à moi qui les réévaluait au jour le jour. En terminant ses journées sur un sentiment d’échec, il se mettait un petit caillou dans le sac à dos. Le problème, c’est que le jour J, on ne peut pas laisser son sac au vestiaire.”

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4) Relativiser l’échec

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Pour prendre du recul, on peut commencer par dédramatiser les enjeux, à la façon d’Arnaud Serrats qui arrivait en négociation “comme sur une table de poker sans mise.” 

Reconnaître que l'échec est à la fois une expérience inévitable et une opportunité d’apprentissage permet de relativiser et de s’ouvrir aux leçons qu’il peut nous enseigner. Comme en témoigne Jérémy Clédat : “Vivre un échec, ce n’est pas très agréable. Mais ça tranquillise : on se dit qu’échouer une 2ème fois ne sera toujours pas agréable, mais que ça ne nous empêchera pas de réessayer une 3ème fois”.  

Reformulé par Marie Robert, ça donne cette formule : “Rater. Essayer encore. Rater encore. Rater mieux”. 

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5) Gérer son stress en situation de crise 

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Lorsqu’on vit des pics de stress au travail, certaines techniques peuvent nous aider à le canaliser. Là encore, il s’agit moins d’une méthode toute faite que d’approches à expérimenter. 

• La méditation ou la pleine conscience, qui consistent à prendre quelques minutes pour se concentrer sur sa respiration ou ses sensations pour se reconnecter au moment présent.
  
  
• La respiration profonde, qui consiste à respirer profondément en inspirant lentement par le nez en gonflant le ventre, à retenir sa respiration pendant quelques secondes, puis à expirer par la bouche.
  
  
• La visualisation, qui peut prendre de multiples formes. Avant une compétition, Camille Lacourt s’imaginait une boule d’énergie dans le ventre qui tournait et transformait l’énergie négative en énergie positive. On peut aussi s’imaginer dans un environnement paisible et sécurisant, comme une plage ou une forêt.
  
  
• Des techniques d’auto-apaisement. Quand certains se disent qu’ils vont “donner le meilleur” avant de plonger ou d’entrer dans une salle de classe, d’autres comme Arnaud Serrats font le deuil de leur vie avant de partir en mission. À vous de trouver l’approche qui vous parle ! 

Une fois qu’on a géré son propre stress, il peut s’agir d’apaiser  un tiers. L’ex-négociateur du GIGN conseille de poser des questions ouvertes à son interlocuteur : solliciter sa rationalité l’aidera à sortir de l’émotion du stress. 

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6) Créer un environnement sain en entreprise 

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Pour réduire le stress négatif en entreprise, rien de tel qu’un climat de confiance et de soutien mutuel. Voici quelques pistes qu’il est possible de mettre en place : 

• Instaurer des moments d’échange informels, où l’on est pas dans le “faire”. Il est urgent de réinsérer des moments de “résonance” où l’on a le temps et l’espace de se parler, insiste Marie Robert. Des espaces d’échanges précieux chez Résilience, qui fonctionne en full remote  : “on passe beaucoup de temps à se rencontrer en 1:1, lors de réunions, pendant les séminaires”.
  
  
• Créer une culture de la vulnérabilité où l’on peut reconnaître ses erreurs et demander de l’aide. Un enjeu tout aussi important chez Résilience, dont la mission (accompagner les patients atteints du cancer) peut générer du surengagement, et la valeur d’excellence de la pression chez les salariés.
  
  
• Faire confiance à ses équipes. À ce sujet, Céline Lazorthes insiste : “on veut éviter d’infantiliser les gens en surveillant leur emploi du temps. Et puis, il arrive à tout le monde d’avoir une galère ou un coup de mou !”.
  
  
• Avoir une équipe RH dédiée. Cette dernière doit représenter 3 à 4% de la masse salariale, selon  Jérémy Clédat de Welcome to the Jungle. Céline Lazorthes a d’ailleurs confié qu’attendre les 155 salariés pour embaucher un DRH chez Leetchi avait été une erreur. “Aucun dirigeant n’est omniscient, on a besoin d’échanger avec des interlocuteurs qui représentent la vision employé”.
  
  
• Permettre à ses salariés de mieux gérer leur temps et leur équilibre de vie. Chez Welcome to the Jungle, cela passe par l’instauration de la semaine de 4 jours ou du congé parental. 

Tout ça en restant humble en tant qu'employeur. Comme le rappelle Jérémy Clédat, la politique d’une entreprise peut au mieux éviter de dégrader le bien-être de ses salariés. 

Chez moka.care, nous sommes convaincus que ces bonnes pratiques peuvent vous permettre de faire du stress un allié tout en préservant la santé mentale de vos équipes. Pour y travailler ensemble, contactez-nous.

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