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Fabien Gilot santé mentale

Fabien Gilot : "l’équilibre physique d’un athlète ne passe que par son équilibre mental"

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minutes de lecture

Fabien Gilot a été capitaine de l’équipe du Cercle des Nageurs de Marseille et de l’équipe de France. Il a remporté 3 médailles olympiques en 2008, 2012 et 2016, gagné 5 titres mondiaux, 4 titres européens, et compte aujourd’hui 27 médailles internationales à son actif.

Fabien, je suis ravi de t’inviter sur le podcast, Les Secrets du Mental. Aujourd’hui, je te propose que l’on parle du monde de la natation, de ton rapport à la pression et à la motivation. Mais avant cela, pourquoi as-tu accepté de parler de santé mentale avec nous ?

Fabien Gilot : Je pense que la santé mentale d’un athlète – et d’un individu en règle générale – c’est ce qui lui permet d’utiliser son plein potentiel et de s’émanciper. Dans le milieu de la compétition, c’est que ceux qui sont amenés à gagner ne sont pas forcément ceux qui sont le plus forts le jour J, mais ceux qui sont capables d’exploiter leur potentiel à un instant donné. Et cela passe par le mental.

En 2005, tu faisais des performances exceptionnelles, battant tes propres records. Mais arrivé en finale, tu as terminé 5e. Penses-tu que c’est lié à la préparation mentale ?

Fabien Gilot : Je pense que j’ai voulu faire trop bien, ce qui me faisait sans cesse sortir de mes compétences techniques. J’étais totalement “à côté” de mes courses.

C’est à ce moment-là que la préparation mentale est arrivée dans la natation française. On a été le premier sport Olympique à communiquer sur le fait qu’on avait un préparateur mental. C’est une clé indispensable à la performance car l’équilibre physique d’un athlète ne passe que par son équilibre mental.

Que faisiez-vous avec ce préparateur mental ? En quoi est-ce que cela consistait ?

Fabien Gilot : C’était de la psychanalyse classique : qui j’étais, qui je suis, qui je veux être. Et aussi s’affranchir de certaines croyances limitantes — ce sac à dos qui pèse sur nos épaules, et qui est lié à notre vécu.

Quelles croyances limitantes as-tu réussi à faire sauter ?

Fabien Gilot : Je pense spontanément à notre intimidation face à la concurrence des équipes américaines ou australiennes. On se sentait comme une petite équipe, polie, gentille… On a dû travailler énormément sur notre confiance en nous pour devenir champions.

Peux-tu nous en dire plus sur ces préparations mentales auxquelles tu as eu accès ?

Fabien Gilot : Nous avions accès à une sorte de "boîte à outils”, dans laquelle nous pouvions piocher à notre guise - les coachs, les préparateurs mentaux, les kinés, les préparateurs physiques. C’était à nous de prendre en main notre propre démarche et d’aller chercher les outils dont nous avions besoin. Et c’était très responsabilisant.

Pour moi, le secret est dans la récurrence — le fait de ne pas trop espacer les séances de travail quelles qu’elles soient. Je voyais mon psychologue une fois par semaine pendant 10 ans.

Je pense que les fois où j’ai appris le plus sur moi sont justement les fois où j’arrivais à ma séance en me disant “mais qu’est-ce que je fais là ? Tout va bien”. C’est en fait dans ces moments-là que j’ai pu ouvrir des portes et en apprendre davantage sur moi-même. 

C’est une conviction que l’on porte chez moka.care, qu’il ne faut pas forcément aller “mal” pour aller voir un psychologue.

Fabien Gilot : Bien sûr. D’ailleurs dans d’autres cultures – notamment la culture anglo-saxonne - c’est intégré dans les mœurs. Et dans le sport de haut niveau, ça fait tellement longtemps que les athlètes travaillent avec des préparateurs mentaux que c’est devenu monnaie courante. Je pense qu’il faut plutôt être dans une démarche préventive que curative.

Si on en revient à la natation. D’un point de vue extérieur, ce sont des kilomètres et des kilomètres d'allers-retours dans une piscine. Parfois des jours où il ne fait pas très beau. On se demande s’il n’y a pas une forme de lassitude qui peut s’installer.

Fabien Gilot : Alors à ce jour, j’ai plus nagé que marché dans ma vie. On ne va pas se mentir : la natation n’est pas le sport le plus amusant au quotidien. C’est un sport qui nous oblige à travailler le souci du détail, à apprivoiser un environnement étranger. On passe des heures à répéter des gammes techniques. Et puis, bien qu’on soit en compétition avec d’autres nageurs, notre vrai adversaire, c’est le chronomètre. On sait qu’il y a des titres qui ont moins de valeur au regard du résultat du chrono.

Finalement, au moment de la course, après des mois, des années de préparation, tout se joue à un centième de seconde. C’est assez vertigineux, comment arrives-tu à gérer cette pression ?

Fabien Gilot : J’ai eu la chance d’être entraîné par un staff très intelligent qui a donné une dimension ludique au sport. On nous entraînait également à avoir une vision long-terme. On trouvait les leviers sur lesquels travailler au quotidien en s’amusant, et en constatant une réelle progression dans le temps. Cette dimension ludique permet de maintenir la motivation.

Très tôt, avant que l’on ai gagné, on nous engageait à réfléchir à la façon dont nous allions marquer l’histoire. Pas en étant champion une fois, mais plusieurs fois. Car ce qu’il y a de beau dans le sport, c’est de rentrer dans l’histoire.

Tu soulignes beaucoup de différences culturelles entre les Etats-Unis et l’Europe. Tu parlais de l’éducation que nous avons en Europe : on est très humbles, on fait attention à ce qu’on dit par peur de perdre. Peux-tu nous en dire plus ?

Fabien Gilot : Je pense que le système sportif aux Etats-Unis est fabuleux. La pédagogie est incroyable. Récemment, quand on écoute le sport français aujourd’hui, et notamment les interviews de sportifs, on entend beaucoup la notion de ‘prendre du plaisir’. Et quand on regarde ces dernières années, on constate que l’on s’est mis à gagner dans de nombreux sports. En fait, on a juste adopté une vision différente de la haute performance et de la gestion du jour J, inspirée des Américains. On avait tendance à être tout le temps négatifs, à mettre des enjeux tellement forts derrière la performance. Mais aux Etats-Unis, au moment d’une grande compétition, on nous tape sur l’épaule et on nous dit “have fun”.

Dans une interview tu dis qu’à la fin, celui qui gagne est celui qui sait gérer le mieux la pression. Tu dis aussi que pour bien gérer la pression il faut être un animal à sang froid. C’est quoi pour toi ?

Fabien Gilot : Un animal à sang froid est imperméable à l’environnement et à l'influence des paramètres extérieurs. Comment aide-t-on les gens — les sportifs, les chefs d’entreprise, les collaborateurs — à s’affranchir de tout cela ?

Est-ce qu’il y a une dernière chose que tu souhaiterais nous partager ?

Fabien Gilot : Moi je crois beaucoup à la notion de rêve. Et dans tout ce que je vois autour de moi, je pense que l’on ne rêve pas assez. Il faut écrire ses rêves. Et si quand on le raconte à quelqu’un et que la personne ne le trouve pas totalement délirant, c’est qu’il n’est pas assez ambitieux. Ceux qui ont permis les plus grandes révolutions de ce monde ont été montrés du doigt. Croyez en vous. Ne laissez personne vous dire que ce n’est pas possible.

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