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le perfectionnisme au travail

Le perfectionnisme, ce faux défaut ?

3
minutes de lecture

Il y a deux choses qu’il faudrait bannir à tout jamais de nos entretiens d’embauche.

  • La question, “Quels sont vos 3 qualités et 3 défauts ?”
  • La réponse, inévitable presque, “Je suis perfectionniste.”

Ah, le “perfectionnisme”. Ce défaut qu’on aime faire passer discrètement pour notre quatrième qualité. Celui qu’il faudrait à tout prix cultiver, surtout chez les millennials (oui, encore eux), à qui l’on semble avoir ôté tout droit à l’échec.

Mais au fond, est-ce un défaut ou une qualité ? Le défaut d’une qualité ? Quelle importance, finalement, car ce que l’on constate surtout, c’est qu’à cause du perfectionnisme, c’est la santé mentale qui nous fait défaut.

Vous nous suivez toujours ? On reprend point par point.

Être ou ne pas être

échelle du perfectionnisme

Le perfectionnisme, c’est la recherche permanente de l’excellence. On est tous un peu perfectionnistes, mais à différents niveaux.

L’instant culture

Dans les années 80, Paul Hewitt et Gordon Flett ont défini 3 dimensions du perfectionnisme :

  • Le perfectionnisme auto-orienté. C’est celui auquel on fait souvent référence : l’exigence que l’on porte envers soi-même — mettre la barre toujours plus haut, être à 110%, 24h/24, et ainsi de suite.
  • Le perfectionnisme autre-orienté. Vous l’aurez deviné, c’est l’exigence que l’on porte envers les autres.
  • Le perfectionnisme socialement prescrit. Celui qui se construit autour des attentes de la société. C’est ce que le perfectionniste croit que l’on attend de lui. Les experts en la matière ? On ne les présente plus : les réseaux sociaux, tant professionnels que personnels.

Quand trop, c'est trop


Dans le contexte professionnel, ce trait de caractère nous rassure. Plus un employé est perfectionniste, moins on aurait à s’en “soucier”, en quelque sorte.

Eh bien, pas exactement. Car voici le pendant du perfectionnisme que l’on a vite fait d'oublier : la peur de l’imperfection et de l’échec. Et d’un point de vue santé mentale, ça n’annonce rien de bon. Au programme :

  • L’éternelle insatisfaction : “On aurait pu faire mieux”. C’est le credo du perfectionniste, qui n’arrive pas à se réjouir d’une réussite sans penser à ce qu’il/elle aurait pu faire de mieux :"est-ce normal que ça m'ait demandé autant de travail ?", "est-ce que je n'aurais pas pu y arriver plus rapidement ?"
  • La procrastination : Face à l’intolérable menace de l’échec, on est incapable de se lancer ; on attend d'être dans les conditions "parfaites". Et l’attente peut être longue, très longue.
  • La rigidité : Le manque d’indulgence envers soi-même, mais aussi envers les autres, et qui peut conduire à des ambiances anxiogènes au sein des équipes.
  • L’individualisme : Parce que l’on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, on a peur de déléguer et de faire confiance aux autres.
  • La sensation de débordement : Lorsque tout est une priorité, comment faire le tri ? Par où commencer ? Et quand s’arrêter ?…Sont autant de questions auxquelles il est difficile de répondre.

Pas étonnant, alors, que les plus grands perfectionnistes — malgré toutes les qualités qu’ils arborent (persévérance, attention au détail, fiabilité, ...) — soient les plus sujets au burn-out. Le perfectionnisme épuise et il conviendrait de le surveiller de près.


Quelques conseils pour canaliser le perfectionnisme


On a réfléchi à quelques pistes.

  1. Dédramatiser l’échec
    On connaît l’adage : Qui ne tente rien, n’a rien. Pour redonner le goût du risque, il faut sans doute dédramatiser l’échec, voire même le valoriser. Plusieurs entreprises ont mis en place des initiatives dans ce sens-là : un channel “failure announcement” sur slack, un “tableau des échecs” (c’est d’ailleurs l'une des initiatives santé mentale que l'on met en avant dans notre livre blanc).
  2. Promouvoir la loi du 80/20
    “Done is better than perfect." Le mieux est vraiment l’ennemi du bien, surtout lorsqu’il nous empêche d’avancer. Pour lutter contre cela, rien de tel que d’imposer des deadlines et de délimiter les actions dans le temps.
  3. Remettre en perspective
    Le perfectionnisme nous fait perdre de vue l’essentiel ; à trop se focaliser sur le détail, on en perd la vision globale. Pour aider les équipes à prendre de la hauteur, on peut les encourager à se poser les questions suivantes : “quel est mon objectif final ?”, “qu’est-ce qui est réellement attendu de moi ?”, “suis-je bien focalisé(e) sur les sujets à valeur ajoutée ?”
  4. Pratiquer l'indulgence
    Notez que l’on a bien dit “pratiquer” et non “encourager”. Il s'agit ici d'entraîner les collaborateurs à avoir un regard plus indulgent envers eux-mêmes, et donc envers les autres. Cela s'instaure par des actions concrètes : des cercles de parole, des formations et ateliers. La compassion, ça s'apprend.

Avant de vous laisser, on vous propose le mantra suivant, à vous répéter régulièrement :

Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux.”  Beckett (eh oui, on est comme ça)

Télécharger le livre blanc

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