Pierre Dubuc

Pierre Dubuc

OpenClassrooms ou l'éducation accessible à tous. 2M+ étudiants formés, entre mission sociale et résilience : Pierre Dubuc, co-fondateur, nous raconte.

Ce qu’il y a de plus difficile à gérer en tant qu’entrepreneur et fondateur ? Sans aucun doute, la pression permanente, surtout lorsqu’on dirige une société en forte croissance. Il y a aussi forcément des coups de mou, des moments de doute, des échecs, et un sentiment de solitude. Car on a beau avoir toute une équipe, des clients, des partenaires et des investisseurs qui nous encouragent, il n’en reste pas moins qu’on attendra toujours de vous d’être au top. Dans ces conditions, il y a forcément très peu de place à la vulnérabilité et c’est difficile de partager ouvertement les difficultés que l’on rencontre. Je crois que pour supporter la pression de l’entrepreneur, il faut avant tout se construire une certaine résilience et un puissant système de soutien, avec ses cofondateurs, sa famille ou ses amis par exemple.

Comment abordez-vous la santé mentale dans votre entreprise ? 

Chez OpenClass Rooms, on essaye de parler régulièrement de ces sujets-là, d’abord pour les dédramatiser et ensuite, pour prendre des initiatives. Je pense notamment aux ateliers de sensibilisation, de méditation mais aussi à la prise en charge de consultations avec des praticiens à distance et en présentiel accessibles à tous.

Selon moi, ces actions ne sont pas simplement des “nice-to-have” mais des impératifs. L’entreprise a très clairement un rôle à jouer dans la santé mentale de ses employés. C’est d’ailleurs un enjeu fort de bien-être au travail et in fine de productivité pour le business. Au contraire, ne rien faire, c’est multiplier les risques de burnout, de turnover élevé, ou encore, de faible productivité. 

Avant tout chose, la priorité, c’est d’en parler et de montrer l’exemple. La santé mentale touche tout le monde, à tous les âges, à tous les niveaux et à tous moments de notre vie. Il existe des accompagnements pour soutenir les personnes qui en ressent le besoin, à nous, entreprises, de leur proposer.

Comment avez-vous géré la période COVID ? 

Le COVID a clairement fait basculer toute l’organisation vers un mode de télétravail intégral. Nous étions déjà habitués au remote et à un mode de communication plutôt asynchrone, mais la vague de confinement a vraiment changé la donne. Il y a naturellement eu un manque de lien social, une difficulté à mettre une frontière entre la vie personnelle et familiale et la vie professionnelle. 

Très rapidement, nous avons décidé de mettre en place un soutien logistique (mise à disposition de bureaux, chaises, casques à réduction de bruit, écrans, claviers, souris) pour que nos employés travaillent dans les meilleures conditions depui chez eux ; nous avons aussi organisé des événements sociaux en ligne pour discuter de l’actualité de l’entreprise, participer à des apéros virtuels ou encore, à des random coffees. Un système de soutien de la santé des employés (plateforme de médecins et praticiens de santé mentale, prise en charge des accès aux clubs sportifs et gyms, etc.) et un suivi individuel de nos employés, pour ceux qui en ressentaient le besoin, ont aussi été déployés. 

Le sujet de la santé mentale vous paraît-il tabou en France ? 

Le sujet de la santé mentale est historiquement tabou mais c’est en train de changer. Je crois que le Covid a d’ailleurs libéré davantage la parole. Beaucoup ont été touchés par des soucis de santé mentale lors de cette période et c’est devenu plus fréquent d’en parler. Cela signifie aussi que c’est désormais un sujet clé pour les entreprises, qui doivent désormais s’engager. À mon sens, il faut s’y mettre impérativement ;  je suis d’ailleurs convaincu que les employés nous le “rendent bien”. 

Y a-t-il un message que vous souhaitez partager avec nous ?

Pour avoir moi-même été accompagné par un psychologue, la santé mentale est un sujet qui me touche particulièrement. Je sais comme il est bénéfique de se faire aider par un spécialiste mais je remarque, à mon grand regret, que ça n’est pas le cas de tous. De nombreuses personnes de mon entourage ont vécu des coups durs à un moment de leur vie, peu se sont fait accompagner. C’est dommage. 

Connaître l’échec, ne pas supporter la pression ou traverser une période difficile, ce n’est pas une fatalité et surtout, ce n’est pas une honte ! Quasiment tout le monde a eu, a, ou aura dans sa vie des soucis de santé mentale, osons pour de bon en parler et faisons en sorte de mieux accompagner nos équipes dans ces moments-là. 


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